Le sevrage tabagique : des professionnels de santé pour vous aider

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Le sevrage tabagique : des professionnels de santé pour vous aider

Le tabac provoque l’équivalent d’un crash d’avion d’environ 200 passagers par jour!

Il est responsable de 78 000 morts par an en France. Il s’agit du premier facteur de mortalité évitable. Or, il concerne 23 % de la population française…

Une grande majorité de fumeurs a déjà essayé d’arrêter de fumer. Le problème est que ce n’est pas qu’une question de volonté mais souvent une réelle addiction.

Pour rappel, le tabac se compose de quatre grandes familles : les goudrons, les irritants, le monoxyde de carbone et la nicotine. Même si c’est la fumée qui est dangereuse ( car elle contient plus de 7000 substances chimiques), c’est bel et bien la nicotine qui entraîne la dépendance. C’est d’ailleurs la substance la plus addictive en vente libre.

De plus, les fabricants de cigarettes élaborent des « parfaits pollueurs » : ajout de produits pour améliorer le goût, adoucir l’irritation de la fumée par du menthol, contrôler la vitesse de consumation par le glycérol, camoufler l’odeur et la visibilité de la fumée passive…

En France, de nombreuses politiques publiques sont mises en œuvre dans la lutte contre le tabagisme : augmentation des lieux sans tabac,  hausse régulière du prix, « kit mois sans tabac », instauration du paquet neutre…

Parmi ces mesures, on peut distinguer l’accompagnement des fumeurs par des professionnels de santé. Cette aide augmente de 70 % les chances de réussite du sevrage. Cette prise en charge peut se faire en ville (médecins généralistes,  infirmiers, infirmiers en pratique avancée…) ou en milieu hospitalier. Cela peut se faire en présentiel ou en visioconférence.

Lors de cette consultation, le professionnel déterminera le statut tabagique du fumeur.

Pour cela, le test de Fagerström est souvent utilisé. C’est un test rapide (quelques secondes) qui s’articule autour de six questions au sujet des habitudes de la personne ( Combien de cigarettes fumez-vous ? Dans quel délai après le réveil fumez-vous votre première cigarette ?…)

Ensuite seront analysées les trois dépendances au tabagisme : physique (dépendance à la nicotine), comportementale ( par rapport aux habitudes de vie) et émotionnelle (recours au tabac en fonction de son stress, tristesse…)

Les différents substituts au tabac seront alors présentés : patch, gomme, pastille, spray buccal…

Le patch de nicotine est un dispositif transdermique qui permet la diffusion lente et en plateau de nicotine dans l’organisme.

La dose dépend du nombre de cigarettes consommées mais surtout de l’intensité de l’inhalation. En moyenne, une cigarette correspond à 1 mg de nicotine.

Les patchs peuvent provoquer des démangeaisons cutanées ( par rapport à la colle du patch), des cauchemars et des troubles du sommeil. Des patchs 16h sont conseillés dans ce genre de désagréments: ils s’appliquent le matin au lever et se retirent le soir avant le coucher.

Il n’y a pas de sur-risque à fumer avec un patch puisque cela associe de la nicotine à libération prolongée et à libération immédiate.

L’association de formes orales de nicotine au patch peut aider à trouver le bon dosage.

La gomme, par exemple, impose un protocole de mastication. Celle-ci doit en effet être en contact avec les muqueuses et ne se mâche donc pas comme un chewing-gum classique.  Son effet dure 30 minutes.

Les pastilles, quant à elles,  ne doivent être ni croquées, ni sucées : il suffit de les laisser fondre sous la langue lorsque l’envie de fumer se fait sentir.

Le spray buccal est une pulvérisation dans la bouche qui soulage les envies de fumer en moins d’une minute.

Lors d’une substitution nicotinique, il n’y a pas de risque . En cas de surdosage, les sensations sont les mêmes que lorsque la personne a trop fumé : sensation d’écœurement avec une bouche pâteuse, des céphalées, des nausées, une tachycardie.

À l’inverse, les signes de manque seront une agitation, une nervosité, une augmentation de l’appétit…

Le patient peut être acteur de sa prise en charge puisqu’il vit son propre sevrage et se connaît mieux que quiconque. Il peut par exemple augmenter le dosage de ses patchs ou décider d’en couper un en deux…

Ces substituts sont pris en charge à 65 % par la sécurité sociale (sans limite de forfait par an), le reste étant pris en charge par la mutuelle.

Dans le cadre d’une ALD, le remboursement de la Sécurité sociale s’élève même à 100 %.

Enfin, il existe toujours Tabac Info Service : service téléphonique d’aide à distance, appelez au 3989. Cela permet d’avoir un suivi personnalisé et gratuit. Il est possible par exemple de démarrer un suivi en attendant d’avoir un rendez-vous auprès d’un tabacologue…

En lorraine, vous pouvez contacter

 

Le parcours du sevrage tabagique n’est souvent pas un long fleuve tranquille mais les bénéfices et l’augmentation de la qualité de vie qui en découlent ne méritent ils pas de faire les premières démarches ?

 

Valérie Carême,  infirmière.